Cet été, M Le magazine du Monde a mis à l’honneur une série à six chef·fes de Refugee Food, à travers des portraits et des recettes qui révèlent une part intime de leur identité. Pour célébrer les 10 ans de l’association, ces récits mettent en lumière la richesse des parcours, des héritages et des cultures de celles et ceux qui ont fait ou font vivre Refugee Food, et rappellent combien la cuisine est un langage universel de mémoire, de transmission et de partage.
© Arthur Mercier
Haitham Karajay a grandi à Damas en Syrie et est arrivé en France en 2015 où il travaille actuellement en tant que chef encadrant chez Refugee Food. Dans ce portrait, il partage une partie de son histoire en Syrie avant et après la révolution, sa nouvelle vie en France et son envie de faire découvrir à ce nouveau pays les plats qui lui sont chers. La recette du muhammara est celle de sa mère, un souvenir d’enfance et une manière de partager sa culture.
Pour Harouna Sow, chef formateur chez Refugee Food, la cuisine est un vecteur de soin et de joie partagée. La recette du couscous qu’il confie au Monde, à base de semoule de mil, est celle qui est cuisinée au Sénégal où il a grandi, entre le Mali et la Mauritanie. Ce plat est son identité, il est ce que l’on emporte avec soi hors de son pays pour « garder un peu des siens ».
©Élise Augustynen
© Arthur Mercier
Magda Gegenava est une cheffe géorgienne à la tête de deux restaurants à Paris. Ses plats sont influencés par la cuisine de son pays d’origine. Pour Le Monde, elle partage sa recette phare de khinkalis, des raviolis à la viande et au bouillon. Très marquée par la cuisine de sa mère et de sa grand-mère, elle a participé au Refugee Food Festival en 2017 et a tenu les rênes de la Résidence avant de créer son restaurant, un lieu qui représente aujourd’hui son pays et son refuge.
Pour Le Monde, Maryam partage la recette du kumpir, un plat qu’elle a découvert sur sa route en Turquie après avoir fui l’Afghanistan. Aujourd’hui, ce plat est son porte-bonheur. À Nantes, elle tient le restaurant Parvana avec sa famille et est en phase de créer une association pour venir en aide aux femmes et aux enfants sans-abris en Asie Centrale. Nourrir et travailler pour les autres sont ce qui la motive au quotidien.
©Théophile Trossat
© Thérèse Verrat © Vincent Toussaint
Mojgan Habibi est originaire d’Ispahan où elle a grandi avec sa famille. Dans ce portrait, elle parle de son environnement familial, de ses études et de son mari dont elle s’est séparée en quittant son pays en 2015. Anciennement professeure des écoles, elle s’est formée à la cuisine et est aujourd’hui cheffe du petit déjeuner à l’Hôtel du Couvent à Nice. Elle se plaît à mélanger les saveurs françaises et iraniennes. La recette qu’elle partage pour Le Monde est celle du khoresht mast, un plat de fête qui lui rappelle son pays et toutes les femmes qui se battent pour le changement.
Pour Nika Lozovska, sa famille et les employé.es de son ancien restaurant en Ukraine, cuisiner est une manière de célébrer la vie et donner de l’espoir face à la guerre. Après un passage en France où elle a participé au Refugee Food Festival, Nika travaille dans un restaurant londonien en tant que sous-cheffe. Elle aime avant tout cuisiner et préparer des plats de sa région à l’image de sa salade de tomates et salicorne, qui mêle terre et mer et représente la beauté de son pays.
© Visible Présence © Daria Svertilova