Le 20 juin est chaque année l’occasion de remettre la voix, les récits et le courage des personnes réfugié.es au cœur de l’espace public et d’honorer leur parcours dans une logique de sensibilisation et d’engagement. 

Si les statistiques et les chiffres sont bien vecteurs d’une meilleure compréhension des réalités des personnes des personnes qui ont été forcées de fuir leur pays pour échapper au conflit ou à la persécution, les espaces d’échanges et de rencontres avec les personnes concernées et les récits sont essentiels pour honorer leur résilience et faire preuve de solidarité.

Quelques chiffres et dynamiques

À l’issue d’un voyage souvent semé d’épreuves, les personnes réfugiées font preuve d’une force et d’un courage remarquables. Leur exil s’accompagne de nombreuses difficultés : persécutions, violences, barrière de la langue, défis administratifs. Face à cela, il est de notre responsabilité collective de faire preuve d’hospitalité, pour favoriser leur insertion et leur garantir une vie digne. Chez Refugee Food, nous sommes convaincues que chacun et chacune a sa place autour de la table.

À la fin de l’année 2024, la période de référence la plus récente, 123,2 millions de personnes avaient été forcées de fuir leur foyer dans le monde en raison de persécutions, de conflits, de violences, de violations des droits de l’homme ou d’événements troublant gravement l’ordre public. 

Parmi elles, on compte près de 42.7 millions de réfugiés. À cela s’ajoutent 73,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (IDP) et 8,4 millions de demandeurs d’asile. 

Il existe aussi 4,4 millions de personnes apatrides qui ont été privées de nationalité et d’accès aux droits élémentaires comme l’éducation, les soins de santé, l’emploi et la liberté de circulation.

HCR

La journée mondiale des réfugié.es chez Refugee Food c’est …

Un jour…

Un déjeuner syrien imaginé par Entissar Allazkani et les apprenant·es du restaurant d’application de l’École de la Source à la Cité fertile ! et…

Une grande soirée inter-associative, solidaire et festive aux Amarres !

Organisée avec SOS Méditerranée, LIMBO, l’Observatoire des Camps de Réfugiés, l’association Aurore, Le Monde Diplomatique et Refugee Food, cette soirée met à l’honneur les voix, les luttes et les talents des personnes exilées. Au programme : exposition photo collective, projections engagées, lecture d’articles, batucada, concert & DJ set, et un délicieux dîner syro-libanais concocté par la cheffe Doha Al Jammal.

Un mois…

L’hospitalité comme fil rouge, l’écoute comme nécessité, l’inclusion comme évidence, l’accueil comme réflexe, l’hospitalité comme évidence, la joie comme moteur, l’art comme vecteur et la cuisine comme moyen, le Refugee Food Festival célèbre pendant le mois de juin, le patrimoine culinaire en saveur et en couleur ! 

10 ans …

10 ans de récits, de goût et de cuisine pour mettre à l’honneur les personnes réfugié.es, si précieuses à notre société. 

Une envie de philo ?

Claire Marin : L’élan vers l’autre

“Il existe dans la langue grecque, un très beau terme qu’il serait facile d’utiliser également en français : la xénophilie, l’élan spontané vers l’autre, l’amitié comme un don. Le mot xenophilia s’inscrit fièrement sur le fronton des maisons d’hôtes des îles grecques. Accueillir l’étranger comme son égal, son frère ou son ami, tel est le sens premier de l’hospitalité.

Pourquoi ce geste est-il devenu si difficile ? Pourquoi s’est-il effacé de notre quotidien ? On sait tout ce que la nourriture dit de notre lien quasi organique à une culture. Dès les premiers moments de la vie, le corps enregistre la palette sensorielle des goûts.

Partager un repas, c’est sans doute la façon la plus simple et la plus joyeuse d’initier l’autre à quelque chose de très intime. Le rapport à la nourriture est toujours imprégné d’émotions et de souvenirs. Chacun sa madeleine, ses pistaches ou sa fleur d’oranger. Convier l’autre à partager un repas, c’est l’accueillir symboliquement dans un cercle d’amitié et de confiance, c’est transmettre par ce geste le souci que l’on a de l’autre, c’est une manière de montrer qu’il compte pour nous et qu’il a sa place à nos côtés.

Claire Marin,

Enseignante et philosophe, Auteure de l’ouvrage  » Être à sa place : Habiter sa vie, habiter son corps ».

L’hospitalité ou le devoir d’abriter et de restaurer, sans réciprocité. 

Nom féminin (latin hospitalitas, -atis) 

  1. Action de recevoir et d’héberger chez soi gracieusement quelqu’un, par charité, libéralité, amitié. 
  2. Générosité, bienveillance, cordialité dans la manière d’accueillir et de traiter ses hôtes. 
  3. Asile accordé à quelqu’un, à un groupe par un pays. 

Dictionnaire Larousse. 

Le devoir d’hospitalité, jadis collectif et diffusé par les pratiques religieuses et sacrées, prend aujourd’hui des formes diverses. Donner le couvert et le gîte, recevoir et héberger chez soi était autrefois inscrit largement dans nos représentations collectives. Cette protection transfrontalière et universelle s’est peu à peu inscrite dans le registre étatique du droit et s’est institutionnalisée. L’hospitalité est-elle de ce fait en déclin ou simplement en mutation dans nos sociétés actuelles ? Quel est son sens face aux détresses et altérités d’ici et d’ailleurs ? 

Chez les Anciens, le voyageur était accueilli et servi comme un ami, suivant les lois de l’hospitalité, considérées comme sacrées. En Grèce ancienne, l’étranger devait être attablé avant même qu’on lui demande son nom. Il recevait les présents de l’hospitalité appelés Xenia. La ritualisation des pratiques a suivi son cours, selon des logiques d’affirmation de supériorité, se renouvelant avec les usages religieux de charité, devenant parfois conditionnelle et sélective. Si les codes sociaux de l’hospitalité d’hier sont bien différents de ceux d’aujourd’hui, son universalité et son omniprésence à travers les époques illustrent son caractère central pour faire société. 

Comment nous saisissons-nous, individuellement et en tant que société, des enjeux d’accueil et d’asile des personnes dans le besoin ? L’hospitalité nous parle-t-elle encore ou est-elle ancrée collectivement dans nos représentations comme une pratique ancienne, voire dépassée ?

Dans un contexte politique et social de plus en plus polarisé, où le traitement médiatique et politique négatif de l’immigration a pris une ampleur sans précédent, et où le vivre ensemble est si souvent malmené, nous croyons plus que jamais que l’hospitalité est une valeur à chérir et à ériger en emblème contre l’hostilité. Pour faire société, nous sommes convaincus qu’il est nécessaire de réaliser notre pouvoir d’action et nous réapproprier la notion d’hospitalité avec joie, en cuisine et avec espoir. S’il y a mille manières de s’en emparer, chez Refugee Food, et grâce aux nombreux organismes partenaires et associations, nous travaillons à créer des espaces d’échanges et de rencontre derrière les fourneaux et autour de la table : réenchantons collectivement le monde par la cuisine et toutes les formes artistiques possibles. 

Valorisons les représentations joyeuses et savoureuses. Redéfinissons ce qu’est notre hospitalité.

Refugee Food

Une envie de couleur ?

Feuilletez la chronique dessinée de Laura Daniel !

Une envie de Théâtre ?

« Ma rencontre avec Refugee Food m’a révélé à quel point “Passeport” était proche de la réalité. Les similitudes entre les actions de l’association et ma pièce de théâtre qui illustrent combien la table peut être un terrain de luttes pour la dignité ont naturellement guidé mon choix d’être parrain du festival 2025 ».

La pièce de théâtre Passeport est jouée au théâtre de la Renaissance à Paris et en tournée dans toute la France.

Jeanne

Vous ne cuisinez pas, vous Michel ?

Michel

Non. Moi j’ai travaillé toute ma vie, pour donner un toit à cette famille.

Jeanne

Ça pourrait être une passion.

Michel

Pas la mienne. De toutes façons les Français ne cuisinent plus, vous n’avez qu’à voir dans les restaurants: aux fourneaux, y’a que des immigrés!

Petit moment de gêne.

Jeanne

Peut-être parce que c’est les seuls qui acceptent ce genre de conditions.

Michel

Oui. Enfin bon, du coup ils font baisser les salaires des français.

Jeanne regarde Lucas, hésite.

Jeanne

Je sais pas si je peux me permettre de vous contredire.

Michel

Allez-y! C’est un pays libre.

Jeanne

En fait je crois que l’impact sur le salaire des français, enfin des autochtones, est assez minime. 

Michel

Ah bon?

Jeanne

Oui. Parce que c’est pas les mêmes métiers qui sont visés. Les immigrés font tous les métiers que les français ne veulent  pas faire, justement parce que le salaire est trop bas.

Michel

Enfin ils profitent quand même sacrément des avantages sociaux de la France, hein? (Jeanne fait la moue)

… Quoi? Vous allez me dire que c’est pas vrai?

Jeanne, diplomate

J’ai un peu étudié le sujet… Mais je veux pas vous vexer…

Michel

Oh vous n’allez pas me vexer pour si peu.

Jeanne, après une hésitation

D’accord! Alors le gros des avantages sociaux, ça concerne les retraités, comme vous et votre épouse, ou les étudiants, comme votre fils à Paris, qui peut-être… touche les APL?

Michel

Oui, il touche les APL. Sans ça, on ne pourrait pas…

Jeanne

Voilà. Mais la grande majorité des migrants, c’est une population jeune et active, pas étudiante, pas retraitée, et qui cotise donc plus que ce qu’elle reçoit. Et en cotisant, elle paye les retraites des français.

Michel

Ah voilà, on va tous nous remplacer.

Jeanne

Alors non, non. Pour remplacer tout le monde, il vous faut 60 millions d’immigrés. Et en France, c’est 100.000 arrivées par an, donc ça prendrait 600 ans. 

Pour en savoir plus sur nos actions, feuilletez notre Gazette sans modération, nourrisez vous de l’article de Philosophie Magazine sur Refugee Food et découvrez nos recommandations culturelles !

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